L’Ordre des Pharmaciens lance une grande campagne contre le dopage, en association avec le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. On sait depuis longtemps le pharmacien associé à cette lutte, comme le rappelle l’article R4235-2 du Code de la Santé Publique qui prévoit en effet que le pharmacien "doit contribuer à l'information et à l'éducation du public en matière sanitaire et sociale. Il contribue notamment à la lutte contre la toxicomanie, les maladies sexuellement transmissibles et le dopage."
L’action menée ces jours-ci vise plus particulièrement les compléments alimentaires pour lesquels l’encadrement de délivrance et législatif est plus souple que celui des médicaments. La consommation de compléments alimentaires croît chaque année et on sait que leur consommation dans le cadre du sport est élevée : 16 à 40 % des adultes en consomment (chiffres Synadiet et Credoc 2010). Or, certains de ces compléments alimentaires peuvent contenir des molécules dopantes interdites par l’Agence Mondiale Anti-dopage (AMA) et/ou avoir des effets néfastes pour la santé. Différentes études internationales ont montré des contaminations par des produits dopants non mentionnés sur l’étiquetage pour 15 à 25 % des compléments alimentaires analysés.
Ce n’est pas nouveau : les sportifs sollicitent très largement leur corps. L’alimentation apporte dans la majorité des cas les éléments nutritifs nécessaires à sa pratique et elle nécessite donc une attention particulière : ni trop, ni pas assez, variée, adaptée à l’effort pratiqué et sans interaction avec un traitement de fond. Dans le cas contraire, le sportif peut exposer sa santé. Il en est de même pour les compléments alimentaires. Ils doivent répondre à un besoin spécifique, leur composition doit être vérifiée et le fabricant doit apporter les garanties nécessaires à la sécurité de l’emploi de ses produits. Et c’est justement dans ce contexte de protection de la santé que le pharmacien a toute sa place. Inciter un sportif à consulter un pharmacien pour toute prise de médicaments ou de compléments alimentaires doit être un réflexe !
La première action des pharmaciens est l’information de cette campagne en vitrine et sur leur site internet. L’engagement au comptoir auprès des sportifs en est une autre. Puis, il y a l’information sur la mise en place de la norme AFNOR NF 94 001 sur les emballages des produits qui va rassurer les sportifs sur l’absence de substances dopantes dans les compléments alimentaires consommés. De votre côté, faites savoir vos qualités de sportif (amateur ou compétiteur) aux pharmaciens afin de vous assurer les meilleurs conseils.
En attendant le rendez-vous avec votre pharmacien, vous trouverez tous les conseils sur la nutrition sportive sur le site de l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP : http://www.insep.fr/ , la liste des substances dopantes sur le site de l’Agence Mondiale Anti-dopage (AMA: https://www.wada-ama.org/fr/liste-des-interdictions ). À savoir également, l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) offre la possibilité d’identifier des produits interdits en entrant le nom de spécialités dans un moteur de recherche sur le site https://www.afld.fr. Enfin, les antennes médicales de prévention du dopage proposent des permanences téléphoniques. Les coordonnées sont disponibles sur : http://www.sports.gouv.fr/prevention/dopage/.