L'organisation de la santé en France protège des contrefaçons de médicament aujourd'hui. La multiplicité des canaux de distribution et le marché mondial sont aujourd'hui un risque énorme à l'apparition de ces produits contrefaits. Les trois Ordres et les trois Académies de santé (médecins, pharmaciens, vétérinaires) , unis contre ces marchés parallèles, lancent aujourd'hui une alerte sous la forme d'un manifeste appuyant que "la fabrication, le transport, la détention et la vente de médicaments ou de vaccins falsifiés sont des crimes qui doivent, être, comme le terrorisme, poursuivis et sanctionnés en raison des graves menaces qu'ils font peser sur la santé publique dans le monde".
Rappelons que l'industrie des faux médicaments est bien plus lucrative que le cannabis ou la cocaine! Et le médicament est par conséquent le premier article contrefait. Il semblerait que l'investissement soit 10 fois plus rentable que les drogues dures... De quoi en faire rêver certains! D'ailleurs, 50% des médicaments vendus sur internet dans le monde sont des contrefaçons!
Mais une contrefaçon n'est pas une pâle copie de l'original, comme pourrait l'être un t-shirt, une montre ou un téléphone. Un médicament hors du réseau de distribution classique est un danger pour la santé publique. Il n'y a aucun contrôle et aucune garantie de la présence d'actifs et donc de l'efficacité du médicament. Il y a même d'autres actifs, parfois même dangereux! Mais le pire est que la différence d'activité entraîne des risques pour le patient. D'abord, il n'est pas traité pour la maladie pour laquelle il est soigné. Ce qui veut dire qu'il y aura une nouvelle visite chez le médecin, suivi de nouveaux traitements avec interactions majorés; il y aura aussi de nouvelles analyses, de nouveaux examens et parfois même hospitalisation lorsque le cas reste apparemment intraitable. Il est sûr que ces effets énoncés sont sournois et long, mais ils sont pires que les simples risques de toxicité avec empoisonnement ou mort, car ils entrainent souvent des séquelles lourdes avec un coût de soin très élevé.
En Europe, chaque pays est libre d'organiser sa santé comme il l'entend. En France, l'ouverture de la vente par internet est une fragilité notoire. L'entrée sur les sites des pharmacies se faisant via l'url de son pharmacien ou par le site du conseil de l'ordre des pharmaciens (http://www.ordre.pharmacien.fr/Le-patient/Vente-de-medicaments-sur-Internet-en-France) n'entraîne aucun danger. Mais d'autres pays ont une réglementation plus souple (pays bas, UK, belgique) et des médicaments falsifiés sont parvenus à pénétrer leur circuit pharmaceutique. Certains sites européens tentent de vendre aussi sur le territoire français. Alors les garants de la sécurité de notre santé (les ordres professionnels) restent vigilants et proposent des solutions pour limiter la contrefaçon mondiale, européenne afin de limiter les risques en France.
Ainsi, ce manifeste est un appel à la sensibilisation des professionnels de santé et des patients, Plus il y aura de communication autour de ce sujet, plus il y aura de personnes sensibilités et moins grand sera le risque pour chacun. Voici quelques liens pour prolonger l'information sur la contrefaçon de médicaments :