C’est par la presse que les pharmaciens apprennent que notre nouvelle ministre Agnès Buzyn, remet à disposition temporairement d’ancienne formule de Levothyrox. Quelle fut la surprise des pharmaciens pour cette prise de position à l’encontre de tous les scientifiques et professionnels concernés en Europe !  

Une nouvelle formule meilleure en tout point

N’oublions pas qu’il s’agissait d’un changement de formule demandé par l’ANSM, Agence du médicament car « il pouvait exister des différences de teneur en lévothyroxine non seulement d’un lot à l’autre de Lévothyrox mais aussi au cours du temps pour un même lot. Ces fluctuations en teneur active étaient à l’origine de perturbations de l’équilibre thyroïdien chez les patients ». La nouvelle formule, bien que bioéquivalente (d’activité similaire dans le corps, étude à l’appui) pouvait entrainer chez certains patients, une modulation de l’activité de la thyroïde. Ce changement a été accompagné de consignes pour les professionnels de santé en expliquant les conditions de bascule vers la nouvelle formule et préconisait un dosage de TSH après 3 mois. Les effets indésirables des plaignants ne sont que effets de la trop faible ou trop forte activité de la thyroïde. Celle-ci peut également être impactée par un grand nombre de facteurs externes ou internes. Rappelons également qu’il n’y a plus d’excipient à effet notoire, c’est-à-dire des composés non actifs ne provoquant pas chez l’homme d’activité (hormis les manifestations d’allergies)

Des alternatives européennes

Le ministère de la Santé annonce que « des stocks européens de l’ancienne formulation de Lévothyrox du Laboratoire Merck seront mis à disposition sur prescription médicale pour les patients présentant des effets indésirables persistants ». Il s’agit de stock de médicament étranger, notamment de l’Allemagne, fabriqué avec l’ancienne formule. La demande de changement par l’ANSM est effective au niveau européen donc les vieux stocks s’épuiseront et le retour à la nouvelle formule sera inévitable. Rappelons au passage que les formes buvables de lévothyroxine, n’ont d’indication que chez l’enfant et certaines personnes atteintes de problèmes de déglutition. La forte demande suite à la forte médiatisation de cette affaire entraine des difficultés à soigner certains enfants. Il est donc primordial de ne pas céder à la panique et de s’entourer des personnes compétentes pour prendre les bonnes décisions.

Le pharmacien est le professionnel du médicament. Il connait les tenants et les aboutissants de cette malheureuse affaire qui prend des proportions insensées. Discutez avec lui et votre médecin pour faire la différence entre mauvais dosage et effets indésirables. Vous avez la chance de ne payer l’expertise du pharmacien, profitez-en !