Définitions

Le mal de tête représente en effet la plus grande partie de la demande de médicament en pharmacie. Il en existe plusieurs types, qui se distinguent par l’intensité et la durée, par la localisation, par le mode et les circonstances de survenue, et par la survenue d’autres signes (nausées, vomissement, engourdissement et raideur, fièvre….).

Les maux de tête sont généralement une céphalée de tension ou une migraine :

La "céphalée de tension", très fréquente, complètement indépendant de la tension artérielle, se caractérise par l’apparition d’une douleur sur toute la région crânienne avec une impression d’étau au niveau des tempes. En effet, ces céphalées sont généralement impactées par le stress (physique ou psychique), le manque de sommeil ou de mauvaises positions. On peut noter qu’une exposition au stress augmente la douleur et qu’à l’inverse les moments de détente la diminuent.

La migraine se caractérise par l’apparition d’une douleur modérée à intense sur une partie de la région crânienne (un seul côté), s’installant généralement progressivement, souvent pulsatile (sensation de cœur qui bat dans la tête) et elle est associée à d’autres symptômes comme les nausées, vomissements, la gêne au bruit et à la lumière. La durée d’une migraine peut varier de quelques heures à 72 heures. Elle est souvent amplifiée par une activité physique.

Elle touche 12% des adultes en France avec une large prédominance féminine et peut être réellement impactante sur la qualité de vie et de travail. Cependant, les mécanismes de déclenchement de la migraine ne sont pas complètement élucidés. Mais les scientifiques font d’énormes progrès et montrent que la migraine est due à une excitabilité neuronale anormale, comme c’est le cas pour l’épilepsie.
Nous savons que certains facteurs (très personnels) peuvent favoriser les crises migraineuses à savoir :

  • L’alimentation : sauter un repas, alcool, repas lourd
  • Les évènements physiques : surmenage ou relâchement, effort physique inhabituellement intense
  • Le volume de sommeil : en manque ou excès
  • Les variations hormonales : chute des taux d'œstrogènes en période menstruelle
  • Les variations climatiques : chaleur ou froid, vent violent
  • Les facteurs sensoriels : lumière ou odeurs forte
  • Les variations émotionnelles, qu’elles soient positives ou négatives

Les maux de tête peuvent être secondaires à une pathologie existante comme une sinusite, un glaucome, un accident vasculaire, une affection vasculaire cérébrale telle qu’un accident vasculaire cérébral, une hémorragie ou une malformation…, une tumeur, une hypotension du liquide céphalorachidien, la prise d’un médicament ou d’un produit toxique, une infection (méningite…), des troubles de l’homéostasie (hypertension, dialyse, hypoxie, anémie, fièvre, des troubles psychiatriques (dépression, troubles de panique…). En traitant la pathologie originelle, le mal de tête disparaît.
Il faut évoquer une céphalée secondaire devant toute céphalée d’apparition brutale récente, toute céphalée d’installation progressive sur quelques jours, semaines ou mois, ou une céphalée «ancienne» dont les caractéristiques sont modifiées et inhabituelles.

TRAITEMENT

Pour soulager des maux de têtes, le premier geste à faire est de s’isoler de facteurs pouvant induire une céphalée, c’est-à-dire se mettre dans une pièce sombre et peu bruyante, permettant en même temps le repos du corps.

Les médicaments soulagent efficacement les maux de tête. Beaucoup peuvent être utilisés en automédication. Il s’agit des antalgiques à base de :

  • Paracétamol : 500mg ou 1g par prise maximum jusqu’à 4 fois par jour en espaçant les prises de 6 heures. Le paracétamol est très bien toléré pour les personnes qui ne sont pas en insuffisance hépatique ou rénale mais devient toxique au-delà des doses maximales. Pour soulager les douleurs les plus fortes, on retrouve le paracétamol associé à de la codéine. Les femmes enceintes et allaitantes peuvent prendre ce médicament aux doses recommandées pour soulager leurs maux de tête.
     
  • Ibuprofène, c'est un anti-inflammatoire. Déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes, et aux personnes ayant eues des antécédents d’ulcères gastro-intestinaux, l’ibuprofène se prend à raison de 200 ou 400mg par prise avec un maximum de 4 fois dans la journée. Il faut faire attention à ne pas prendre d’autres anti-inflammatoire ou d’aspirine avec ce médicament.
     
  • Aspirine , la plus ancienne molécule manufacturée. Avec les mêmes précautions d’emploi que l’ibuprofène, l’aspirine se prend à raison de 500mg ou 1g 3 à 4 fois dans la journée.

Des traitements plus spécifiques des crises migraineuses existent. Dans les cas les plus importants avec des crises migraineuses très fréquentes et régulières, les médecins prescrivent des traitements de fond.
Enfin, il s’agit de toujours éliminer la cause des céphalées secondaires à des pathologies (rhume, sinusite, problèmes dentaires, infections….

LE CONSEIL DU PHARMACIEN

Les maux de tête sont soulagés par des médicaments facilement accessibles, qui n’en restent pas moins dangereux. Pratiquer l’automédication de manière ponctuelle sur les maux de tête est une bonne chose. Cependant, n’hésitez pas à consulter ou à demander conseil à des professionnels de santé si les symptômes persistent plusieurs jours, s’ils s’aggravent ou s’ils sont accompagnés d’autres symptômes. Le recours à des médecines naturelles fait également ses preuves comme l’homéopathie, l’aromathérapie, la kinésithérapie, l’acupuncture ou la phytothérapie.
Les méthodes de relaxation comme la sophrologie ou le yoga permettent de soulager efficacement les céphalées de tension.

Pour aller plus loin : https://www.hauts-de-france.ars.sante.fr/prise-en-charge-de-la-douleur-chronique-1

Photo de Andrea Piacquadio