La Ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans son dernier projet de loi propose aux pharmaciens de vacciner les français.
Qu’en est-il réellement et quels sont les enjeux de ces changements sur la santé publique ? Ce projet de loi lance un nouveau débat d’envergure entre les professionnels de santé.
La vaccination permet la prévention de pathologies lourdes et difficiles à soigner. La couverture vaccinale est perfectible en France. Pour certains vaccins, les premières injections sont bien réalisées, comme pour la Diphtérie, le tétanos et le Polyomyelite (98% avec 3 doses et plus). Cependant pour le vaccin trivalent (rougeole, oreillons, rubéole), la couverture en France est de 65% pour les 2 doses recommandés.
En ce qui concerne la grippe, les personnes à risques sont seulement 53% à se faire vacciner.
Pour augmenter la couverture vaccinale, Marisol Touraine propose aux sages-femmes de pouvoir vacciner l’entourage de la maman et aux pharmaciens de vacciner les personnes n’allant pas chez le médecin. Il n’est pas question de changer les habitudes, les médecins sont les premiers référents pour la vaccination de chacun et son suivi ! Le but n’est pas transférer les compétences mais de compléter l’action des médecins pour l’amélioration de la santé publique.
Ce débat intervient en pleine propagation du virus Ebola. Rappelons-nous 2009 la grippe A le fiasco de la vaccination en centre de fortune ! Si nous devions en un temps record protéger la population par une vaccination massive, les pharmaciens pourraient prêter main forte.
Cependant le pharmacien n’a pas la compétence et la vaccination n’est pas un acte anodin. Il est nécessaire de prévoir des formations pour acquérir les compétences. Mais pas seulement ! L’environnement dans lequel la vaccination va se faire en pharmacie doit être pensé, légiféré afin d’assurer la qualité du geste dans toute les pharmacies.
Une question reste en suspens également : le coût. On entend parler de 10 euros par acte, soit le même tarif que l’infirmière. Un médecin prend 23€. La différence s’explique par une légitime consultation au moment de l’injection vaccinal et il est normal que le tarif d’une consultation soit facturé.
Tout n’est encore que projet et rien n’est encore arrêté. Les médecins s’opposent fermement à ce transfert de compétence. Il est certain que vouloir étendre au risque de banaliser la compétence entraînent des problèmes multiples dont ceux de traçabilité et de recueil de contre-indication.
En Europe, le Portugal a appliqué cette stratégie qui s’est révélé payante. Qu’en sera-t-il en France ? Le débat est lancé !
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