Elle est la hantise des baigneurs et la bête noire des vacanciers, elle peut être aussi belle que redoutable et est de plus en plus présente au large des côtes françaises. Il s’agit de la méduse, bien sûr ! Pourquoi le nombre de méduses augmente en France et comment réagir en cas de piqûre ? Explications dans cet article.
La méduse, un animal marin venimeux
Dépourvue de squelette, de cerveau, de poumons, et même de sang, la méduse possède un corps composé d’une ombrelle et de fines tentacules. Cet organisme, constitué à 98 % d’eau et 2 % de protéines appartient à la famille du plancton. Ces créatures gélatineuses qui flottent et nagent dans les eaux douces et salées sont réparties en 1 500 espèces environ. En France métropolitaine, une soixantaine d’espèces seulement, sont recensées, contre plusieurs centaines pour l’ensemble des territoires ultra-marins.
En France, les types de méduses varient selon la région. Ainsi, la méduse pélagique a depuis longtemps élu domicile en Méditerranée. Très colorée, c’est également la plus urticante des méduses. Sur la côte Atlantique, la très bleutée rhizostomapulmo est la plus visible. Faiblement urticante, elle est tout de même plus venimeuse que sa voisine, la méduse Aurélie, qui préfère la Manche et la mer du Nord.
Les filaments, arme redoutable de la méduse
Pour se nourrir, les méduses utilisent leurs tentacules, couvertes de filaments urticants contre leur proie. Le venin conservé dans les filaments paralyse leur cible et cause une brûlure et une vive douleur. Si les méduses s’en prennent au micro-plancton et éventuellement aux petits poissons, il arrive aussi que leurs tentacules croisent la route des baigneurs. Même échouée sur une plage, une méduse peut ainsi piquer un être humain qui entrerait en contact avec ses filaments.
Des piqûres de méduses en constante augmentation en France.
Chaque année, des centaines de personnes sont piquées par des méduses en France. Ce chiffre est en constante augmentation car les méduses prolifèrent de plus en plus le long des côtes de France métropolitaine. La raison de ce phénomène est à trouver dans le réchauffement climatique qui modifie l'écosystème marin. L’augmentation de la température de l’eau favorise l’établissement des bancs de méduses qui trouvent désormais des conditions de reproduction et de vie de plus en plus favorables.
Par ailleurs, les prédateurs des méduses, victimes de la surpêche et du dérèglement climatique, se font rares. En Méditerranée, notamment, le thon est une espèce de moins en moins présente. Il en va de même pour le hareng ou la sardine qui ne sont plus assez nombreux pour réguler les populations de méduses. Libérée de ses principaux ennemis, la méduse a le champ libre pour pulluler le long des côtes françaises.
Attention aux physalies
Les physalies (ou galères portugaises) reconnaissables par leur flotteur bleuté sont souvent confondues avec des méduses et s’échouent sur nos plages (côte atlantique principalement). Il ne faut surtout pas les toucher. Même mortes, elles restent très urticantes pouvant donner lieu à des vomissements de douleurs, accélérations cardiaques et pertes de conscience dans les cas les plus graves.
Comment réagir en cas de piqûre de méduse ?
Il est assez facile de savoir que l’on a été piqué par une méduse au cours de la baignade. La douleur ressentie s’apparente à une décharge électrique précédant une sensation de brûlure et des démangeaisons. La partie touchée par les filaments laisse place à une lésion de 3 ou 4 cm disparaissant en deux à quatre semaines.
Une fois hors de l’eau, il faut éviter de toucher la plaie et de ne surtout pas y verser de l’eau douce, de l’alcool ou de tenter de la gratter ou de l’inciser. Tout contact avec la lésion ne ferait que libérer davantage de venin et augmenter la douleur. Il convient, au contraire, d’adopter ces bons gestes :
- Rincer abondamment la plaie à l’eau de mer ;
- Retirer les filaments à l’aide d’une pince à épiler ou de sable chaud et fin et de gratter ensuite doucement la zone avec une surface rigide ;
- Rincer à nouveau à l’eau de mer ;
- Appliquer un antiseptique et une pommade anti-inflammatoire.
En cas de réaction allergique telle qu’un gonflement ou des difficultés à respirer, il est impératif d’appeler les secours sans attendre.
Pour éviter de croiser la route d’une méduse, il est important de se renseigner sur la situation de la plage visitée. De nombreuses municipalités informent les baigneurs du nombre de méduses et interdisent ou déconseillent certaines plages en cas de prolifération. Suivre ces instructions, porter des sandales sur le sable et rester vigilant constituent la meilleure façon de se protéger des méduses.
Sources :
- https://www.chu-bordeaux.fr/Espace-m%C3%A9dia/Archives/Animaux-marins-v%C3%A9nimeux-Vigilance-et-conduite-%C3%A0-tenir/
- https://www.geo.fr/environnement/meduse-la-mal-aimee-de-lete-aux-particularites-surprenantes-205360
- https://www.snsm.org/conseils/conseils-plage/les-conseils-des-sauveteurs-en-mer-pour-eviter-et-soigner-les-piqures-de-meduse